Rainbow est plus qu'un Seinen. C'est un Seinen violent. Il faut le faire.
On suit les "trépidantes aventures", (je devrais plutôt dire les mésaventures) d'un groupe de 7 jeunes gens mineurs, enfermés dans un centre de redressement dans le Japon de 1955.
Le Japon de 1955, c'est juste après la grande défaite, c'est un pays assez désorganisé et pauvre. L'auteur le compare à l'Afganistan d'aujourd'hui.
C'est violent physiquement et psychologiquement. Car ces 7 gars sont sous le joug d'un gardien particulièrement sadique et d'un directeur pédophile. Ils en bavent beaucoup.
Alors ils se battent pour trouver tous les jours du réconfort ou de l'espoir et se soutiennent tous mutuellement pour pouvoir survivre.
C'est très travaillé, très profond, et bien que l'on assiste quelque fois à des scènes des plus crues (et bien plus encore), l'histoire ne tombe jamais dans de la pornographie ou du gore.
Elle sait ne jamais franchir la limite, et c'est ce qui fait son serieux et son interêt.
Je ne pense pas qu'historiquement il ai pu exister un tel degré de deshumanisation dans un centre carcéral pour enfant, encore que... (Je n'y étais pas, Dieu merci).
Mais à chaque fois, un peu d'espoir refleuri. Juste un peu, mais il est suffisant. On les encourage les petits gars, on se dit, "aller, craque pas !"
Un exemple : un des gars est transféré 1 mois dans une nouvelle cellule . Le gardien a fait en sorte que ses nouveaux "colocataires" le frappent et le rabaissent tout le temps, sans répis. S'il tiens 1 mois là-dedans sans jamais rendre des coups, il sera libéré.
C'est ce genre de situation que l'on rencontre à plus ou moins haut degré dans Rainbow.
C'est une excellent histoire, je la conseille vivement.